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Enterrement de l’Université

mercredi 18 février 2009, par crooktown

Chers étudiants de Nanterre. Comme vous le savez très certainement, une action d’enterrement symbolique de l’université de Nanterre a eu lieu aujourd’hui 17 février sur le campus de l’université de Paris 10.


Après avoir fait au son de la trompette, de la clarinette et des percussions, une marche de mobilisation à travers le campus pour rallier à nous les étudiants, nous nous sommes dirigés vers le parvis de la Défense, où après avoir prononcé un discours (voir ci-dessous) nous nous sommes allongés à terre en silence durant trois minutes. Ceci fait, nous avons traversé le centre commercial des Quatre Temps, où le même discours a été prononcé une fois de plus.


Quelques peu dispersés, c’est à peine à une trentaine que nous arrivâmes à Saint-Lazare où nous fûmes réceptionnés par plus de quarante membres des forces de l’ordre. Nous nous sommes donc dispersés peu après.


Cette action n’aura pas été inutile, puisque relayée par l’AFP et un journaliste du Monde. En souhaitant qu’à l’avenir nous obtiendrons gain de cause, et une plus forte mobilisation.


Voici le discours qui fut prononcé :


"Oraison funèbre à Nanterre


Chères sœurs, chers frères, Nous sommes aujourd’hui réunis en ce triste jour pour accompagner notre défunte ami l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, de son nom de jeune fille Paris 10 Nanterre, avant un mariage arrangé avec le patronat. Âme pure et sensible, élevée dans le culte de l’intelligence et de la culture, elle n’a pas pu supporter la compagnie de ces hommes assoiffés d’argent et de pouvoir. Ton agonie, ô Paris 10, fut lente et insupportable ; nous avons tenu ta main à travers toutes tes rechutes : la vérole du LMD, le long et pernicieux cancer du processus de Bologne, la crise foudroyante de la LRU, et finalement les contre-réformes du statut des enseignants-chercheurs et des concours de l’enseignement. Et c’est finalement dans un hôpital délabré par le manque de moyens que Nicolas Sarkozy, exécuteur de l’éducation et des services publics, t’a achevée d’un coup de poignard chargé du fiel du mépris. Tu es morte dans un dernier râle de protestation et dans l’indifférence médiatique générale.


Nous t’adressons nos ultimes adieux nous les orphelins de l’éducation républicaine. Au nom du savoir, de la culture et de la liberté. Amen ton fric."


Pour information, l’air de trompette que certains d’entre vous ont entendu s’accorde avec les paroles suivantes : « On veut pas de Nanterre six pieds sous terre »



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